Tempêtes de 1999
La forêt privée française publie un "livre blanc" 3 ans après
par AFPil y a 23 ans2 min de lecture
PARIS, 12 déc (AFP) - Trois ans après les tempêtes de décembre 1999, les associations représentant la forêt privée française ont publié jeudi un "livre blanc", qui dessine des pistes de reconquête pour les 4 millions de propriétaires de forêt.
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Le bilan est sévère: la forêt privée compte pour 74% du total forestier en France, soit un cinquième du territoire national, mais son morcellement extrême et sa faible compétitivité gâchent son potentiel. La forêt française a doublé en un siècle et demi mais est sous-exploitée: seulement la moitié de la production de la forêt privée est récoltée chaque année.
Cette sous-exploitation est en soi une menace: les arbres vieillissants sont plus sensibles aux maladies et au vent, comme on l'a vu lors des tempêtes.
La balance commerciale du bois est déficitaire en France, alors que la forêt française se place au troisième rang européen pour sa surface de forêt.
"L'organisation est notre principale faiblesse", souligne Pierre Ducray, à la tête de l'Union de la Coopération forestière française.
En France, 20% seulement du bois récolté passe par les coopératives soit un chiffre d'affaires de 42 millions d'euros en 1999, à comparer avec 5 milliards d'euros en Finlande. En Norvège, 70% des bois sont récoltés par les coopératives.
Pierre Ducray vise une proportion de 30 à 40% de bois vendus en coopération en France avant dix ans.
La coopération permet aux sylviculteurs de disposer de services de recherche, de mutualiser les investissements, de peser sur les marchés. La coopération a fait des efforts pour s'adapter à la demande des transformateurs: 83% de ses bois sont vendus "rendus usine" (déjà pré-découpés), par opposition à la vente d'arbres entiers aux enchères, à plus faible valeur ajoutée.
Le livre blanc propose de dresser des plans stratégiques (inventaire des peuplements, étude du marché, stratégie marketing) au niveau interrégional et au niveau de chaque massif. Ces plans permettront de proposer des méthodes de gestion plus dynamiques aux propriétaires privés.
Il s'agit selon Pierre Ducray d'une question de "survie", alors que les entreprises du bois, déjà fragilisées par le contrecoup des tempêtes, sont aujourd'hui menacées par la faiblesse de la conjoncture et le fléchissement de la construction.